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Alarmes Egales II
26 octobre 2007

Chronique d'un voyage en Syrie, I

Il y a trois ans et demi, je vivais une magnifique expérience, courte dans la durée, mais tellement intense dans les éclats, les sons et les senteurs, et les quelques rencontres qu'il nous a été donné de faire… Voici donc, au compte-gouttes, quelques bribes et quelques reflets de cette équipée. Une façon de m'y replonger, comme dans un rêve.

Pour qui, comme moi, n'est guère bourlingueur dans l'âme — longtemps seuls les sons et les images de contrées et paysages lointains ont nourri, et nourrissent encore, mes escapades et mes désirs d'ailleurs — et s'était jusque là contenté de l'Ecosse comme limite septentrionale, avait buté contre un timide occident à la Pointe du Raz, n'avait poussé vers le Sud qu'en bordure du désert tunisien, et s'était audacieusement satisfait des plaines roumaines et hongroises ainsi que du delta du Danube comme Orient mystérieux (beaucoup plus modeste que ma douce, qui avait effleuré les couleurs et les odeurs de l'Inde), une randonnée d'une quinzaine de jours en Syrie prenait tout d'un coup la teinte d'un voyage au long cours, d'une odyssée singulière.

Mieux: emmagasiner tant de richesses, tant de fulgurantes émotions, faire tant de rencontres si surprenantes, si agréables, si empreintes de gentillesse, tout ceci en si peu de temps, nous fit croire être parti deux mois au moins. Et quel désaveu pour tous ceux qui craignaient nous voir foncer vers l'enfer et ses dangers: partir pour le Croissant fertile à cette époque du siècle commençant, alors que tout autour de nous pointait du doigt cette région du monde…

30 avril 2004

Voyage sans histoire: Genève – Vienne, on longe les Alpes, en terrain connu. Puis Vienne – Damas: survoler les Balkans nous incite à la réflexion sur le destin des hommes. Depuis 12'000 mètres d'altitude, on ne voit pas les stigmates de la guerre: on ne voit qu'une terre sèche, comme lunaire, où des gens re-survivent ensemble, en taisant des maux sans doute profonds. Puis le bleu de l'eau à perte d'ailes, l'émotion du saut par-dessus Chypre (les chypriotes grecs seront «européens» dès le lendemain…). Enfin les monts du Liban, encore tout zébrés de neige alors qu'on va peu après plonger sur le sable fauve, mêlé d'arbres, où la vieille Damas nous attend.

Aéroport grouillant de taxis jaunes, en quête du visiteur hébété que nous sommes, alors que les recoins de la ville somnolent. C'est vendredi, donc jour férié en monde musulman, et notre petit hôtel Al Rabie (qu'un ami archéologue sur place nous a réservé non loin de la Citadelle, dans le quartier Saroujah, l'un des plus anciens miraculeusement préservé) semble plongé dans la torpeur. Nous y sommes malgré tout reçus comme des princes, tout heureux de pouvoir enfin déposer nos sacs à dos et de boire notre premier thé.

Sy_001Sy_002
Certes, sa devanture n'a pas grande allure, mais quand on y pénètre, l'iwan donnant sur la cour intérieure se met à singulièrement nous dépayser.




(à suivre)

 

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Commentaires
V
Merci de ta visite, Lessa.<br /> La suite est programmée, mais comme je blogue au compte-gouttes...
L
Plusieurs jours sans visites mais j'ai une excuse _ une bonne _ je viens de passer de XP à Vista et j'ai des réajustements à faire!<br /> Quelle bonne idée de nous faire part de ton voyage, dépaysement et découverte sans quitter mon siège!<br /> Merci à toi
Alarmes Egales II
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