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Alarmes Egales II
18 mars 2008

Ecriture jubilatoire

J'avoue avoir pris un plaisir tout particulier lors de ma dernière contribution à Paroles plurielles. L'idée m'en a sauté à l'esprit un matin au réveil, j'avais un peu de temps devant moi, aussi m'y suis-je mis dare-dare, et à la mi-journée, c'était en boîte !
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La consigne en était la suivante: s'inspirer de la photo ci-contre (photo de Narb), et terminer son texte par "C'est comme ça qu'on perd un procès". Coumarine voulait nous faire souffrir, nous disait-elle, avec cette consigne… Eh bien moi je ne crois pas avoir souffert, au contraire. Voici ce que ça a donné:



Acte II, scène 5                   

                    ORONTE

            s'adressant à ses valets, au loin

Pour quelques jours encore ma femme est en voyage
Veillez à assurer les bons soins du ménage.
Quant à moi je m'éloigne et serai de retour
Dans une petite heure, avant la fin du jour.

                            entrant

Mais comment… vous ici ? Et dans quelle tenue ?
Vous entrez en secret, et presque à demi nue,
Cependant que j'instruis les gens de ma maison
Je vous trouve en guêpière au milieu du salon ?
Ne vous ai-je point…

                    ELISE

                            Oui, vous m'aviez avertie !
Or chez moi je suis seule, et dors sans compagnie,
Je me languis de vous, mais vous m'abandonnez,
Où donc est cet amour que vous me promettez ?
Votre épouse est absente, et vous avez l'aubaine
De vous hâter chez moi, de me prendre sans peine…

                    ORONTE

J'allais venir à vous…

                    ELISE

                                Baisez-moi !

                    ORONTE

                                                    Taisez-vous !
On pourrait vous entendre, et craignez mon courroux.
J'avoue sans détour les ardeurs de ma flamme
Mais j'attends le moment pour parler à ma femme.
Rentrez par le jardin, évitez qu'on vous voie
Je passerai plus tard me fondre en votre émoi.

                    ELISE

Je vous attendrai donc. Puis-je être rassurée ?
De grâce, vous viendrez ?

                    ORONTE

                                        Oui, à la nuit tombée.
Mais ici évitez de tels débordements,
Recouvrez-vous, ma mie, de tous vos vêtements,
Oubliez vos froufrous, cachez vos fanfreluches,
Bannissons tout signal qui serait une embûche.
Je veux que du divorce on fête le succès.
Sachez que c'est ainsi que l'on perd un procès.

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Commentaires
E
C'est très bon! En fait, j'ai encore un grand sourire aux lèvres en écrivant ce commentaire...
P
C'est même excellent comme texte. Je te le redis ici. Et félicitations pour Paroles plurielles, je suis contente que tu/vous rejoignes/ez l'équipe. Ce sera sûrement très bien. Hélas, je pensais pouvoir assurer mais décidément, je n'étais pas encore au top de la forme pour ce genre de choses...
L
Très joli!
Alarmes Egales II
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